Le
premier type de régulation repose sur des règles souples, évolutives,
sujettes et objet d'un dialogue et de recherche permanents. Son
efficacité dépend de la qualité du fonctionnement réel des
mécanismes mis en place. Cette logique de régulation repose
principalement sur la prévention et l'auto-régulation, contrairement
à la régulation par la réglementation nécessairement plus rigide et
plus marquée par la sanction.
Mais
si la première voie nécessite beaucoup de temps pour arriver à
maturité, la seconde est plus rapide à mettre en place sans que l'on
soit sûr que le résultat réel obtenu sera au niveau des attentes.
Aussi,
la gouvernance des professions exige-t-elle le recours à un sage mixage
des deux logiques de régulation qui peuvent se compléter dès lors
qu'elles s'attachent à la rigueur et au réalisme nécessaires à toute
activité de régulation efficace.
Ce
qui caractérise une profession, ce sont ses compétences et ses
valeurs.
Un
des outils permettant de rendre plus effectif la déontologie est la
création d'un comité éthique chargé de piloter la mise en œuvre sur
le terrain des règles de la déontologie, d'anticiper le développement
des risques et de rechercher des solutions appropriées aux litiges ou
risques de litiges.
Composé
de professionnels et de compétences reconnus et choisis en dehors de la
profession, un comité éthique actif et disposant des moyens
appropriés nécessaires à son efficacité peut se révéler un outil
efficace de régulation et de développement d'une image forte de toute
profession. On trouvera dans notre histoire des institutions proches qui
avaient fait la preuve de leur efficacité pendant plusieurs siècles.
Je veux citer l'amine du marché ou encore Al mouhtasab. Si ces
institutions ont disparu, c'est parce qu'elles n'ont pas su s'adapter à
l'évolution. Mais la logique de gestion dynamique, pragmatique et
proactive, reposant sur le dialogue plus que la confrontation, la
prévention et le pilotage préventif plus que la sanction produit
toujours des résultats meilleurs.
Abderraouf YAICH
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